Mohamed Serbouti, l'Ă©ternel renard sarthois

L'ex champion de France du 10 000 m (1999) et du semi-marathon (2001) n'en a pas tout à fait fini avec la course à pied. Avide de nouveaux challenges, Mohamed Serbouti a brillé sur de nombreuses courses dans l'Hexagone et continue de le faire chez les vétérans. La cinquantaine passée, le sarthois souhaite maintenant transmettre sa passion aux plus jeunes.

Depuis l’étĂ© 2021, un nouveau club d’athlĂ©tisme a vu le jour au Mans. NĂ©e sous le signe de la solidaritĂ© et du partage, l’association Inaya AthlĂ©tisme a trouvĂ© en Mohamed Serbouti la figure parfaite pour partager son expĂ©rience et donner de l’énergie Ă  tous les licenciĂ©s. La course Ă  pied a de l’avenir en Sarthe ! 👟

Mohamed, pourquoi Inaya Athlétisme ?

Dans un premier temps, nous avions d’autres idĂ©es en tĂȘte. Puis nous sommes tombĂ©s sur l’histoire d’Inaya, cette jeune fille de 12 ans doublement amputĂ©e, dont l’histoire et le courage donnent envie de se battre 🙌. Avec Damien Veillon, le prĂ©sident de l’association, et Vincianne Cussot, vice-prĂ©sidente, il nous paraissait Ă©vident qu’il fallait faire quelque chose.

Inaya AthlĂ©tisme est nĂ© et l'un des objectifs principaux de l’association, c’est de soutenir financiĂšrement par diverses actions l’association "Lames de joie", qui Ă©quipe les enfants de lame de carbone pour les soutenir dans leurs rĂȘves de sport et de mouvement.

Qu’est devenu le renard Serbouti ?

Tu vois, il ne trace plus seulement ses adversaires (rires). Durant ma carriĂšre, j’étais connu pour ma gestion de course, ma patience et on m’avait donnĂ© ce surnom 🩊. Le symbole du renard est dĂ©sormais celui de la Serbouti Academy... La reconnaissance des enfants et des parents fait toujours plaisir.

Qu’est-ce qui te motive dans ce projet


(Il coupe) Transmettre ! AprĂšs une carriĂšre riche et passionnante, j’ai envie de redonner. Je suis trĂšs heureux que le club compte autant d’enfants licenciĂ©s aujourd’hui. Nous comptons 110 licenciĂ©s, dont prĂšs de 50 enfants, aprĂšs seulement quelques mois d’existence, c’est gĂ©nial ! Pour diffĂ©rencier les actions, nous avons lancĂ© au sein d’Inaya AthlĂ©tisme la Serbouti Academy, destinĂ©e aux enfants de 6 Ă  14 ans.

Leur enthousiasme fait plaisir Ă  voir, tu l’as vu Ă  l’entraĂźnement ! Nous savons parler aux enfants, ils nous le redonnent cent fois. Je suis entourĂ© de mon frĂšre, Noredinne, et de FrĂ©dĂ©ric Houdbine, tous les deux diplĂŽmĂ©s. JĂ©rĂŽme Lozanne, secrĂ©taire du club, donne Ă©normĂ©ment d’énergie Ă©galement, comme tous les autres bĂ©nĂ©voles.

Le sport est tellement gĂ©nĂ©reux, il m’a donnĂ© le meilleur.

Avec ton vĂ©cu, tu aurais pu te tourner vers d’autres horizons ?

J’aurais pu me tourner vers le haut niveau, pour former des jeunes athlĂštes notamment. Il ne faut jamais dire jamais mais aujourd’hui, j’ai l’impression de m’enrichir humainement au contact de la jeunesse et des licenciĂ©s du club. La notion de solidaritĂ© compte beaucoup pour moi. Avant de m’engager Ă  fond dans Inaya AthlĂ©tisme, j’ai Ă©tĂ© ambassadeur de la course “les foulĂ©es de Bayeux”, dont une partie des engagements est versĂ©e Ă  l’association “Courir pour les Trisomiques”.

Et puis le sport est une chose merveilleuse au quotidien, pas seulement pour les coureurs de haut niveau, j’ai envie d’aider "Mr Tout le Monde" Ă  ĂȘtre au mieux dans ses baskets. Le point commun entre un athlĂšte de haut niveau, un sportif handicapĂ© et un amateur, c’est que l’on se bat tous avec soi-mĂȘme. Avec nos propres forces, nos propres limites. C’est ce rapport qui m’intĂ©resse et dans lequel j’essaye d’amener des choses. đŸƒâ€â™‚ïž

Toi mĂȘme, quand tu Ă©tais jeune, comment es-tu arrivĂ© Ă  l’athlĂ©tisme ?

Mon papa a trouvĂ© du travail dĂšs son arrivĂ©e en France dans une champignonniĂšre Ă  Mamers, dans le nord de la Sarthe. J’avais 6 ans, ce n’était pas simple pour moi, d’autant que j’étais l'aĂźnĂ© 👩. Le sport m’a aidĂ© Ă  trouver ma place. C’est un langage universel.

J’étais d’abord un grand fan de football ⚜. Je le suis toujours d’ailleurs ! Je faisais du football Ă  Mamers et j’ai Ă©tĂ© repĂ©rĂ© par un prof d’EPS, GĂ©rard Sauvaget, dirigeant du Mamers AthlĂ©tique Club 72. À 19 ans, sur les conseils de mon pĂšre, je me suis concentrĂ© sur la course Ă  pied, toujours au sein du MAC 72. Et Ă  20 ans, j’étais champion de France espoirs đŸ‡«đŸ‡·...

Pour revenir aux valeurs, le sport est tellement gĂ©nĂ©reux, il m’a donnĂ© le meilleur. Cela aide Ă  respecter les rĂšgles, l’autoritĂ©, ses coĂ©quipiers, Ă  ĂȘtre ponctuel et Ă  respecter ses engagements... C’est une Ă©cole de la vie, cela donne une Ă©ducation. J’ai reçu beaucoup, j’ai envie de redonner.

Si tu souhaites dĂ©fier le vĂ©tĂ©ran français ou tenter de le croiser sur les routes des Pays de la Loire, trouve ta prochaine course en Sarthe juste ici. 😉

Charles-Emmanuel Pean

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